Patrimoine : structurer pour anticiper la hausse des impôts en 2026
L’année 2026 s’annonce comme un véritable tournant fiscal pour les particuliers et les chefs d’entreprise en France. Entre la hausse des impôts envisagée, la création potentielle d’une nouvelle taxe sur la fortune improductive et l’évolution de plusieurs dispositifs fiscaux, la pression sur le patrimoine des ménages ne cesse de croître.
Le contexte fiscal 2026 : ce qui change pour les particuliers et chefs d’entreprise
➡ Les nouvelles taxes et contributions envisagées
Parmi les mesures les plus discutées figure la création d’un impôt sur la fortune improductive, une version révisée de l’IFI (impôt sur la fortune immobilière). Ce projet viserait à taxer plus lourdement les actifs jugés peu productifs — notamment certains biens immobiliers non loués ou générant peu de rendement — tout en épargnant les investissements considérés comme utiles à l’économie réelle.
En parallèle, une hausse des contributions sociales et une révision du calcul des plus-values immobilières pourraient venir alourdir la fiscalité des détenteurs de patrimoine. L’objectif affiché du gouvernement est clair : mieux cibler les niches fiscales et renforcer la contribution des hauts revenus à l’effort collectif.
➡ L’impact des réformes sur les dispositifs d’optimisation actuels
Ces changements pourraient remettre en question plusieurs dispositifs d’optimisation patrimoniale. Les avantages fiscaux liés à certains placements devraient être progressivement révisés, tandis que les régimes d’assurance-vie ou de holding patrimoniale feront l’objet d’un encadrement plus strict.
Les contribuables devront ainsi redoubler de vigilance dans leur stratégie patrimoniale, en arbitrant entre actifs immobiliers, placements financiers et produits d’épargne à fiscalité avantageuse.
Anticiper le gel du barème de l’impôt sur le revenu
Autre sujet majeur pour les particuliers : le gel du barème de l’impôt sur le revenu. Si cette mesure est confirmée, elle entraînerait une hausse mécanique de l’imposition, même pour les ménages dont les salaires n’ont pas réellement augmenté en termes de pouvoir d’achat. En d’autres termes, sans revalorisation du barème, de nombreux foyers fiscaux pourraient basculer dans une tranche supérieure d’imposition.
Dans ce contexte, anticiper sa fiscalité devient un enjeu essentiel. Réaliser un bilan patrimonial, optimiser ses revenus imposables ou recourir à des produits d’épargne déductibles comme le Plan d’Épargne Retraite (PER) sont autant de leviers pour limiter l’impact de cette mesure.
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Stratégies pour particuliers : sécuriser et optimiser son patrimoine
L’assurance-vie : un bouclier fiscal à adapter
L’assurance-vie reste l’un des piliers de la gestion patrimoniale en France. En plus de sa fiscalité avantageuse, elle offre une grande souplesse dans la gestion de l’épargne. Les gains sont faiblement imposés après huit ans de détention, et les capitaux transmis bénéficient d’un régime fiscal allégé.
En 2026, l’enjeu pour les épargnants sera d’adapter la répartition de leurs supports : privilégier des unités de compte diversifiées, notamment dans des secteurs résilients (santé, immobilier, infrastructures vertes), tout en conservant un fonds en euros pour sécuriser une partie du capital. Cette diversification permettra de préserver la rentabilité du contrat malgré la hausse probable des taux et la volatilité des marchés financiers.
Le Plan d’Épargne Retraite (PER) : optimiser sa déductibilité
Le Plan d’Épargne Retraite (PER) s’impose comme un outil clé d’optimisation fiscale. Les versements réalisés sur un PER sont déductibles du revenu imposable, dans la limite de plafonds fixés par l’administration fiscale. Cela permet de réduire l’impôt sur le revenu tout en préparant sa retraite.
En 2026, le PER devrait conserver cet avantage fiscal, même si les discussions autour d’un possible plafonnement global des niches fiscales pourraient impacter certains profils fortement imposés. Pour maximiser son efficacité, il est essentiel de l’intégrer dans une stratégie patrimoniale globale, en cohérence avec ses autres placements (assurance-vie, immobilier, épargne salariale, etc.).
L’immobilier locatif : opportunités et risques fiscaux
L’immobilier locatif demeure une valeur refuge dans un contexte économique incertain. Il permet à la fois de générer des revenus complémentaires et de bénéficier de dispositifs fiscaux attractifs, comme le Denormandie ou le LMNP.
Cependant, la fiscalité du revenu locatif pourrait être alourdie par la suppression progressive de certaines déductions et par la hausse de la taxe foncière dans plusieurs grandes villes. Les investisseurs devront donc être particulièrement attentifs à la rentabilité nette de leur bien et à sa performance énergétique, deux critères qui influencent directement la valeur et la fiscalité du patrimoine immobilier.
La diversification des placements : SCPI, FIP, FCPI et autres niches fiscales
Pour les épargnants souhaitant aller plus loin dans la diversification de leur patrimoine, les SCPI et les fonds d’investissement fiscalement avantageux (FIP, FCPI, IR-PME) constituent des alternatives pertinentes.
Les SCPI offrent un rendement régulier (entre 4 % et 5 % en moyenne) et permettent d’investir dans l’immobilier sans contrainte de gestion, tandis que les FIP et FCPI permettent de soutenir l’économie réelle tout en profitant de réductions d’impôts sur le revenu pouvant atteindre 25 % du montant investi.
Ces solutions, encadrées par des dispositifs fiscaux solides, doivent cependant être sélectionnées avec rigueur et accompagnées par un conseiller en gestion de patrimoine afin d’en maîtriser les risques et la liquidité.
Les dons aux associations : un levier de réduction d’impôt
Enfin, pour les contribuables souhaitant donner du sens à leur épargne, les dons aux associations reconnues d’utilité publique demeurent un outil fiscal performant. En 2026, les réductions d’impôt associées devraient être maintenues, permettant de déduire 66 % à 75 % du montant versé dans certaines limites.
Au-delà de l’avantage fiscal, cette démarche s’inscrit dans une logique de transmission de valeurs et de solidarité patrimoniale, de plus en plus recherchée par les épargnants.
Les dispositifs de défiscalisation qui résistent et ceux qui évoluent
À l’approche de 2026, la fiscalité française connaît d’importantes mutations. Plusieurs dispositifs de défiscalisation sont révisés, plafonnés ou repensés afin d’adapter le système aux nouvelles priorités budgétaires de l’État. Pour les investisseurs, il devient crucial de comprendre quels mécanismes conservent leur efficacité et lesquels doivent être anticipés avant d’éventuelles réformes.
Focus sur les dispositifs immobiliers (Denormandie, Malraux, LMNP)
➡ Le dispositif LMNP (Loueur Meublé Non Professionnel)
Toujours très prisé, le LMNP offre une fiscalité avantageuse grâce à l’amortissement du bien et des charges, ce qui réduit fortement le revenu imposable. Il permet également de générer des revenus locatifs stables dans un marché en quête de logements meublés, notamment en zones étudiantes et urbaines.
En 2026, malgré la hausse des taxes locales dans certaines communes, le LMNP conserve une rentabilité nette supérieure à la moyenne et reste un pilier de la gestion de patrimoine immobilier.
➡ Le dispositif Denormandie
Le Denormandie s’impose comme une solution pérenne pour conjuguer rénovation du logement et réduction d’impôt. Il permet une réduction fiscale allant jusqu’à 21 % du coût global (achat + travaux + frais de notaire), à condition que les travaux représentent au moins 25 % du montant total de l’opération.
En parallèle, la tendance à la revitalisation des centres-villes renforce son attractivité : il soutient les investisseurs souhaitant valoriser leur patrimoine immobilier tout en contribuant à la rénovation du parc ancien français.
➡ Le dispositif Malraux
Souvent méconnu du grand public mais très apprécié des investisseurs avertis, le dispositif Malraux favorise la restauration de biens immobiliers classés situés dans des secteurs sauvegardés ou des sites patrimoniaux remarquables.
Il permet une réduction d’impôt pouvant atteindre 30 % du montant des travaux (dans la limite de 400 000 € sur quatre ans), sans être soumis au plafond global des niches fiscales.
Le dispositif Girardin : un levier ultramarin à surveiller
Le dispositif Girardin, historiquement créé pour encourager les investissements productifs dans les départements et collectivités d’outre-mer (DOM-COM), reste une des rares niches fiscales combinant impact territorial et réduction d’impôt immédiate. Vous investissez dans un projet industriel ou de logement social en outre-mer, et vous bénéficiez d’une réduction d’impôt dès l’année suivante.
➡ État du dispositif en 2025-2026
Le Girardin industriel est prorogé jusqu’à 2029, ce qui assure une continuité du cadre légal pour les investisseurs.
Toutefois, le Projet de loi de finances 2026 (PLF 2026) prévoit un rabais d’environ 25 % des taux de défiscalisation pour les investissements productifs outre-mer via les articles concernés. Autrement dit, les « niches outre-mer » seront moins généreuses à compter de l’année 2026.
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